L'Histoire

par Dick Strawbridge

Ce n'est un secret pour personne que des siècles de tensions existent entre l'Angleterre et la France. Tout cela remonte à l'époque où les rois anglais possédaient des « possessions » sur le continent européen, dès 1066, lorsque Guillaume le Conquérant, alors duc de Normandie, devint roi d'Angleterre. Les rois anglais d'Angleterre étaient sans conteste les plus puissants vassaux du roi de France, et les inévitables frictions entre eux dégénéraient fréquemment en hostilités ouvertes.

Carte historique

Du XIIe au XIVe siècle, le site du château se trouvait sur la paroisse de La Motte et était une place forte, cependant, ce n'est qu'en 1406 que la famille Husson, seigneurs de Montgiroux, nomma le château Château de la Motte Husson.

En 1600, le domaine fut acquis par la famille de Baglion, descendante des princes de Pérouse. Le château fut reconstruit dans l'enceinte des anciennes douves carrées entre 1868 et 1874. La richesse de l'aristocratie de l'époque est difficile à saisir, et les de Baglion possédaient de nombreuses terres et de somptueux bâtiments dans tout le pays. C'est la comtesse Dorothée qui fit part à son mari de son désir d'un grand château sur le site du fort, et elle était manifestement redoutable, car elle obtenait ce qu'elle voulait (un trait commun aux dames d'ici, même de nos jours). Il est intéressant de noter que sa résidence principale se trouvait près de Nantes, à cent soixante kilomètres au sud-ouest, et que la famille décida de passer les hivers sous le climat maritime plus doux et les étés à la campagne, au château de la Motte Husson. Il est bon de rappeler que la famille ne travaillait pas. Privilégiée, elle vivait donc pleinement. Ils auraient voyagé, séjournant dans leurs grandes maisons et celles de leurs amis, et ce seraient les armées de personnel qui auraient réellement vécu dans les maisons, s'assurant que les propriétés étaient prêtes à recevoir des visiteurs en grandeur, affichant la richesse des propriétaires.

Avant que nous ne découvrions le Château de la Motte Husson, il avait été transmis de génération en génération par la famille de Baglion. Plus tard, Guy de Baglion de la Dufferie en avait reçu la nue-propriété de Xavier Marie Octave, comte de Baglion de la Dufferie, et de son épouse, Élisabeth Marie Joseph Marthe Charlotte Treton de Vaujuas de Langan, en 1954, en guise de dot. Il en fut propriétaire jusqu'à sa mort en 1999, date à laquelle il passa à sa femme et ses enfants.

Nous avons découvert le Château en octobre 2014 et l'achat a été finalisé en janvier 2015. Parmi nos voisins, on compte des membres de la famille de Baglion, qui ont été très accueillants et ont continué à entretenir la propriété même après le versement de notre acompte. La famille prévoyait de ranger le grenier et la dépendance, et de jeter tous les « déchets ». Heureusement, nous l'avons découvert lors d'une de nos visites pour prendre des mesures et avons pu sauver des trésors allant de centaines de magazines d'avant la Première Guerre mondiale à une selle d'amazone et des vêtements victoriens.

Nous avons la chance de disposer des plans et des factures d'origine pour la reconstruction. Compte tenu de l'inflation, les factures indiquent qu'il en coûterait près d'un million de livres sterling pour réaliser la même construction aujourd'hui. Le château présente de nombreux éléments témoignant d'un souci du détail, et il a été extrêmement encourageant de découvrir, lors du creusement du trou pour notre nouveau système d'égouts, les fondations du château qui s'enfoncent au-delà du trou de 2 mètres que nous avons creusé, révélant ainsi une partie de la construction du château d'origine.

Au premier étage, Madame et Monsieur disposaient de chambres individuelles en enfilade, ainsi que d'un salon d'honneur, leur lieu de rencontre. On se demandait si ce n'était pas un hasard si les suites du maître disposaient d'un escalier menant aux appartements des domestiques.

Nous possédons une orangerie, dont nous sommes tombés amoureux en nous promenant dans la propriété en attendant l'arrivée de l'agent immobilier. Les orangeries trouvent leur origine dans les jardins de la Renaissance italienne, à une époque où la technologie du verre permettait de produire de grandes quantités de verre transparent. Il s'agit en fait d'une pièce ou d'un bâtiment dédié, situé sur le terrain des résidences prestigieuses des XVIIe et XIXe siècles, à l'hivernage des orangers et autres arbres fruitiers.

L'orangerie, cependant, n'était pas seulement une serre : c'était un symbole de prestige et de richesse, un élément essentiel des jardins, au même titre que les pavillons d'été ou les folies. Autrefois, les propriétaires emmenaient leurs invités visiter le jardin pour admirer non seulement les fruits de l'orangerie, mais aussi son architecture. Souvent, l'orangerie abritait des fontaines et des grottes, et servait d'espace de réception par mauvais temps. La nôtre est relativement simple, mais nous l'adorons et elle était assez grande pour accueillir quatre-vingts invités lors de nos déjeuners de mariage. Après des décennies de négligence, ses agrumes fleurissent à nouveau.